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Le Jour d’Après - Sébastien Crozier - 24 avril 2020 : La mondialisation

Durée : 1h 10min 1sec | Postée : 24/04/2020 | Chaîne : Les vidéos CFE-CGC Orange
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Les grandes pandémies sont étroitement liées au phénomène de la mondialisation, de la globalisation, aux échanges internationaux. Sébastien Crozier, dans cette troisième séquence de sa série d’audio-conférences sur la thématique « Le Jour d’Après » relève : « Les grandes épidémies des siècles derniers (…) ont une relation avec le commerce via les ports et les bateaux. » Prenant l’exemple de la peste noire du 14ème siècle. Il souligne également le rôle de la « construction d’empires coloniaux. »  Ce fut le cas au 16ème siècle, avec la conquête de l’Amérique du sud par les espagnols. Ceux-ci importèrent des virus inconnus des populations autochtones. Sébastien Crozier précise : « La variole a fait des millions morts parmi les Aztèques. » Aztèques qui confièrent en retour la syphilis à leurs envahisseurs dont l’Europe se trouva ensuite victime. Quant à la grippe espagnole du début du vingtième siècle, mal nommée puisqu’en fait originaire de Chine, elle fit sans doute plus de morts que la première guerre mondiale pourtant déjà particulièrement meurtrière.

Comment conjuguer mondialisation avec équilibres économique et sanitaire ? Eléments de réponses

Mondialisation et télécommunications

La mondialisation est étroitement liée aux télécommunications. Le président de la CFE-CGC Orange énonce : « Il y a corrélation entre le développement des télécoms et le développement des échanges. » Il précise : « 90% des communications internet » sont acheminées par les câbles sous-marins. Densification des réseaux de télécommunications, harmonisation des normes, liberté de circulation, développement de l’aviation civile (le premier réseau mondial de télécommunication fut le SITA, reliant les aéroports de la planète) ont provoqué une explosion du tourisme international.

Les effets pervers de la mondialisation

La chute du mur de Berlin en 1989 marque le début d’une compétition entre « les forces de production ». Sébastien Crozier constate : « La Chine a mis en place un système de production particulièrement compétitif. » Il complète : « D’abord bas de gamme, (sa production) s’étend aujourd’hui dans de nombreux secteurs avec 12% du PIB mondial. » A noter que les USA en représentent 22% et la France 3%.

Sébastien Crozier déplore : « Il n’y a de chômage que parce que nous avons délocalisé nos productions. » Il enchérit : « La compétition des travailleurs du monde entier déstabilise nos pays (…) avec notamment la montée des extrêmes (…) l’atteinte à la souveraineté des nations. »

S’il reconnait que « le transfert de richesses de la mondialisation a fait sortir des centaines de millions de personnes de la faim », notre conférencier condamne : « l’accroissement des inégalités entre les 10% les plus riches et les 10% les plus pauvres » dans tous les pays mondialisés. « Sans parler des ultra-riches qui composent 0,1% » achève-t-il.

Quelques lueurs d’espoir

La crise sanitaire a révélé les limites du système mondialisé. Les prises de conscience invitent à rechercher de nouveaux modèles et les atouts permettant de rétablir des équilibres particulièrement faussés. Des mesures simples, notamment fiscales, permettraient, selon Sébastien Crozier, de respecter les directives de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), tout en allégeant la pression pesant sur les entreprises. Dans cette compétition internationale, notre interlocuteur affiche un certain optimisme : « Les opérateurs télécoms les plus importants au monde sont tous des opérateurs européens et sont tous implantés dans tous les pays du monde. » De quoi, selon lui, tenir la dragée haute aux GAFAM, pour peu que le régulateur et la Commission Européenne agissent en faveur des intérêts français et européens, notamment en matière d’emploi et de construction de normes communes.